Hawskley Workman - When Then Mountains Were The Seashore

Publié le par Jack Balance


Perdu au milieu de l'album Treeful of Starling sorti en 2006, When Then Mountains Were The Seashore est d'une beauté d'autant plus frappante que le reste de l'album a déjà sombré dans (le rire et dans) l'oubli.

Je savais qu' Hawskey Workman  (HW pour faire court) était capable d'écrire des pépites pop/glam (comme le prouve le morceau Your Beauty Must be Rubbing Off sur Delicious Wolves). Malheureusement il faut bien admettre que depuis 2001, j'avais été constamment déçu.
HW semblait s'être perdu dansune autosatisfaction, se parodiant lui-même et finalement se rapprochait plus d'un bouffon usant des mêmes recettes ou virant dans le grandiloquent, perdant ainsi de sa simplicité touchante. Il aurait même pu devenir relativement détestable comme le montre son site perso  regorgeant de portraits montrant ses différents profils et une calvitie naissante masquée dernièrement par un bandeau sur le crâne conférant un style bad-boy plutôt provocateur.
Pour une chronique élogieuse, ce post me parait plutôt mal parti !
Reprenons nous !!

Faisons fi de ces à-priori totalement subjectif (mais ici on est chez moi, donc je dis ce que je veux d'abord !)

When Then Mountains Were The Seashore est, comme je le disais le plus beau morceau folk, de tous les temps !

Ah non ? je ne l'avais pas encore dit ?









Plus sérieusement,
HW ôte pendant 3 minutes et 56 secondes sont masque grandiloquent pour nous servir un morceau de pop/folk d'une maîtrise absolue.
On y découvre une poésie qui met constament en opposition notre statu de fourmi (poisson ici) face l'immensité du monde et bien au delà encore. Mais plutôt que d'utiliser la mélancolie pour parler de ce constat angoissant , HW va articuler son propos autour d'un morceau folk/country, d'une simplicité digne des Dylan ou Eels, mais avec des arrangements/orchestration d'une classe qui mérite prosternation.
Cette simplicité se retrouve dans le quasi G-C-D de la grille d'accord, mais c'est déjà un art que de pondre un si beau morceau d'une évidence indéniable avec une grille mélodique aussi simple.
Mais la différence se fait au niveau :
  • des arrangements : une guitare acoustique doublée d'un banjo; banjo qui par la suite joue aux questions/réponse avec un piano pour enrichir la grille mélodique de petits plans simples, mais tellement inspirés. Une discrète batterie viendra rythmer ce petit orchestre qui transpire la chaleur du bois des instruments avec un arrière goût de wisky sec.
  •  le chant d'HW : ce jeune homme a un don. Non seulement c'est un mélodiste née, mais en plus il a une technique de phrasé extrêmement riche. Je vous propose de faire attention par exemple à la manière dont il réussi à placer "it's too long ago now even to forget" (1min35)  c'est du grand art : HW danse tout simplement avec les mots. Par ailleurs il a une superbe voix, ce qui ne gâche rien. Les choeurs sont particulièrement bien pensés (parfois on croirait entendre Sting, d'autres fois Steven Taylor...)
 
When these mountains were the seashore
when this desert was the ocean floor
we would swim beneath the star filled sky
we were lovely fish alone in the night

before the cities met the heavens
i mean way, way, way back before then
we would sing as if it were a prayer
we were lovely fish who dreamed to dare

before clocks kept track of the time
when day lead gracefully into the night
before two fish who dreamed to fly
created their sadness and new reasons to cry

when these mountains were the seashore
when this desert was the ocean floor
you and i were not born yet
it's too long ago now even to forget

when the blue sky found it's courage
to love and raise and nourish
back when life was simply meant to be
our love and care alone in the sea

before clocks kept track of the time
when day lead gracefully into the night
before two fish that dreamed to fly
got suspicious of a miracle
and asked themselves why

when we looked up through the water
at time and space and wondered
what it might be like to live up there
to leave our fins and gills for the air

before clocks kept track of the time
before the poems began to rhyme
before two simple fish that learned to cry
got suspicious of their love and asked each other why

Alors c'est vrai que l'on est bien peu de chose, et que fasse à tout cela il ne reste que l'amour, mais quel est le sens de tout cela ?
Bonne question.
Pour ma part j'applaudi Hawskley Workman pour ce morceau qui force le respect.
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J
C'est très biblique ça dis moi ? Avec ce regard à la deuxieme lecture je valide.
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L
 Des poissons dénaturés sont devenus des anges déchus... 
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