Oui, je suis un pirate !
Suite à l'appel du réseau des pirates, je déballe tout !
Je suis un pirate.
Et pourtant je n'ai pas un visage si patibulaire que cela. Bon il est vrai que je ne me rase pas tout les jours, il est vrai, aussi que j'ai un œil légèrement plus petit que l'autre, ce qui, sous une certaine lumière, sous un certain
angle peut dévoiler un coté malsain à mon allure. Je pense qu'on pourrait dire que je suis quelqu'un de normal.
Pourtant force est de reconnaitre que je suis un pirate qui menace fortement la diversité culturelle.
Comment ? En téléchargeant bien sûr !
Quand je télécharge, je commets une effraction aux droits d'auteurs. Je suis donc un criminelle passible de poursuites judiciaires. Pour autant je n'ai pas le sentiment de commettre un crime.
Explications
Je pense faire parti de ces internautes qui ont réussi à domestiquer l'outil internet. Il est vrai qu'au début de mon indépendance financière (il y a 5 ans donc y a prescription hein ?), j'utilisais ma connexion pour télécharger tout et n'importe quoi comme un enfant qui se retrouverait enfermé dans une sucrerie ! Mais très rapidement, l'abondance fit perdre du charme, de la valeur à la musique. Je suis de ceux qui diraient trop de musique tue la musique : disque dur saturé, impossibilité de me souvenir de ce que j'écoute, d'autant que l'on se rend vite compte
que la musique ne compte pas que des génies et qu'au final énormément de groupes se ressemblent ! Bonjour l'overdose...
Aussi ai-je rapidement troqué ma casquette de téléchargeur compulsif, pour celle du téléchargeur malin. Car, voyez vous, je suis un fétichiste-mélomane :
D'autant qu'avec le matraquage marketing qui vient polluer la perception d'une œuvre musicale, le besoin de faire abstraction de tout ce préchi-précha marketeux qui voudrait me faire croire que tout ce qui brille est bien de l'or, rend le processus de selection d'autant plus long.
De toute manière, cela fait bien longtemps je n'achète déjà plus mes CD en magasins...
sur mon lecteur MP3, dans les transports, quand je me ballade que je suis plus à même d'apprécier ce que j'écoute.
L'exemple de Gnarls Barkley a du sens : si je m'étais basé sur le matraquage FM de leur single Crazy, je ne me serais jamais penché sur ce groupe. Les passages en boucles dans les supermarchés, dans les C&A et
autre, peuvent vraiment casser l'image que l'on se fait d'un groupe. J'ai, finalement, suivi le conseil d'un pote qui me suggérait, de tout de même, me pencher un peu plus sur cet album.
Vous pensez que sur ce simple conseil j'allais me l'acheter ? Et risquer de perdre 8€ (prix sur le net avec les frais de port) ? Que neni !! Je passe par la case téléchargement ! Prend le temps de l'écouter... finalement j'ai le coup de foudre sur la plupart des morceaux. Aujourd'hui le CD orne mon salon...
J'ai donc commis un crime, certes (!), mais posez vous donc la question de savoir à qui profite ce crime.
Dans certains cas je suis même allé plus loin : suite à une excellente critique sur Xsilence je m'étais penché sur ce groupe dont je n'avais jamais entendu parlé : Broken Social Scene. Leur album éponyme, que je venais de télécharger m'ayant totalement scotché, j'ai petit à petit acheté tout leurs albums et je suis même passé les voir à l'Elysée Montmartre l'année dernière. J'ai profité de cette découverte pour éplucher leur (superbe) label Arts & CraftThe Most Serene Republic, Stars, Metric, Jason Collett...
grace auquel j'ai par la suite découvert
Et puis rassurez vous, cela ne m'empêche pas du tout d'encore acheter les yeux fermés (Luke Temple, The Streets, Radiohead, qui ont su gagné ma confiance de par la qualité de chacun de leurs albums...) et ne m'empêchera pas d'acheter le prochain Richard Swift Atlantic Ocean qui sort en mai 2009, oui lui aussi je l'ai déjà téléchargé et c'est d'ailleurs être une véritable tuerie !!!!
Me criminaliser (bouhhh méchant pirate que je suis !!!) pour que je sois obligé de trier à posteriori (une fois l'argent perdu, donc) les albums que je n'aime pas... non merci !!
Je vais vous faire une confidence : c'est avec un certain effroi que je me rend compte que sans le net je ne fréquenterai aucune salle de concert, aucun bar associatif et n'acheterai plus aucun CD. Les webzines et autres blogs sont mon unique source de découverte musicale depuis bientôt 4 ans (je n'ai ni radio ni télé depuis plus de trois ans), autrement dit, sans cet échange (et non le partage) au sens premier du terme (de main à main directement avec mes potes ou via le net), plus de dépenses musicales...
Bien entendu, je ne prétends faire de mon cas une généralité, mais en criminalisant les comportements comme le mien vous criminalisez une partie de la population extrêmement consommatrice en produits culturels utilisant des canaux différents de l'obsolescence de ceux des majors.
Pirates se congratulant de nuire à la diversité culturelle...
Je suis un pirate.
Et pourtant je n'ai pas un visage si patibulaire que cela. Bon il est vrai que je ne me rase pas tout les jours, il est vrai, aussi que j'ai un œil légèrement plus petit que l'autre, ce qui, sous une certaine lumière, sous un certain
angle peut dévoiler un coté malsain à mon allure. Je pense qu'on pourrait dire que je suis quelqu'un de normal.
Pourtant force est de reconnaitre que je suis un pirate qui menace fortement la diversité culturelle.
Comment ? En téléchargeant bien sûr !
Quand je télécharge, je commets une effraction aux droits d'auteurs. Je suis donc un criminelle passible de poursuites judiciaires. Pour autant je n'ai pas le sentiment de commettre un crime.
Explications
Je pense faire parti de ces internautes qui ont réussi à domestiquer l'outil internet. Il est vrai qu'au début de mon indépendance financière (il y a 5 ans donc y a prescription hein ?), j'utilisais ma connexion pour télécharger tout et n'importe quoi comme un enfant qui se retrouverait enfermé dans une sucrerie ! Mais très rapidement, l'abondance fit perdre du charme, de la valeur à la musique. Je suis de ceux qui diraient trop de musique tue la musique : disque dur saturé, impossibilité de me souvenir de ce que j'écoute, d'autant que l'on se rend vite compte
que la musique ne compte pas que des génies et qu'au final énormément de groupes se ressemblent ! Bonjour l'overdose...
Aussi ai-je rapidement troqué ma casquette de téléchargeur compulsif, pour celle du téléchargeur malin. Car, voyez vous, je suis un fétichiste-mélomane :
- j'accorde énormément d'importance à l'objet : le packaging, la pochette, le design...
- quand je découvre un artiste j'aime le comprendre, rentrer dans son monde : pour cela internet est un outil absolument extraordinaire,car sitôt mon attention captée par un nom, une chronique... je vais aller creuser le sillon.
Tester ?
Ben oui tester ! un peu comme si j'allais dans une cabine d'essayage d'un magasin pour voir si tel jean me va, un peu comme si j'essayais une paire de chaussure pour contrôler qu'elles ne me défoncent pas les pieds. Même les concessionnaires automobiles nous permettent de tester une voiture avant de l'acheter. Pourquoi n'en serait-il pas autant pour la musique ? Je suis désolé, mais avant de pouvoir acheter mon CD j'ai besoin de l'essayer, c'est comme cela ! Je peux aller écouter en magasin pour l'acheter s'il me plait vraiment ?
Pourquoi pas, mais j'ai personnellement besoin de plusieurs écoutes pour me faire une idée, la musique ne s'essaie pas comme on essaierait un jean !! Le jean on se fait une idée en 2 min, pour la musique il me faut du temp. Exemple avec le dernier Portishead (Third - 2008) : à la première écoute sur une gondole Fnac, mon diagnostic ne donnait pas cher de l'album. 'c'est quoi cette merde...?' Il m'aura finalement fallu plusieurs écoutes (illégales, oui je l'avoue) en toute intimité pour m'imprégner de ce chef d'œuvre qui est à mon sens l'album de l'année 2008. Depuis il se trouve avec ces deux petits copains (Dummy et Portishead) dans ma discothèque... Alors peut-être que l'on fait le tour du dernier Christophe Maé comme on essaie un jean, mais une œuvre qui possède une once de qualité musicale méritera surement que l'on s'y reprenne à plusieurs fois et plus longtemps pour la dénicher.D'autant qu'avec le matraquage marketing qui vient polluer la perception d'une œuvre musicale, le besoin de faire abstraction de tout ce préchi-précha marketeux qui voudrait me faire croire que tout ce qui brille est bien de l'or, rend le processus de selection d'autant plus long.
De toute manière, cela fait bien longtemps je n'achète déjà plus mes CD en magasins...
Je peux m'appuyer sur des sites comme Deezer, Musicme...
Le problème de ces sites est qu'ils ne sont pas bien exhaustif en terme de contenu (même s'il y a de l'amélioration) et surtout parce que ce n'est pas devant mon PC que j'ai une meilleure attention, mais biensur mon lecteur MP3, dans les transports, quand je me ballade que je suis plus à même d'apprécier ce que j'écoute.
Myspace ?
Avant on pouvait récupérer les morceaux sur son PC et les écouter tranquillement quand on le voulait. Maintenant ils sont uniquement en écoute donc la réponse est la même qu'au dessus. Si j'aime, j'achète...
Je ne vais pas citer tout ce que j'ai acheté après avoir jugé que l'album valait vraiment le coup (Gnarls Barkley, Prefuse 73 - Security Screening, Joanna Newson - The Milk-Eyed Mender, Polmo Polpo - Kiss Me Again And Again EP, Masha Qrella - Luck...)L'exemple de Gnarls Barkley a du sens : si je m'étais basé sur le matraquage FM de leur single Crazy, je ne me serais jamais penché sur ce groupe. Les passages en boucles dans les supermarchés, dans les C&A et
autre, peuvent vraiment casser l'image que l'on se fait d'un groupe. J'ai, finalement, suivi le conseil d'un pote qui me suggérait, de tout de même, me pencher un peu plus sur cet album.
Vous pensez que sur ce simple conseil j'allais me l'acheter ? Et risquer de perdre 8€ (prix sur le net avec les frais de port) ? Que neni !! Je passe par la case téléchargement ! Prend le temps de l'écouter... finalement j'ai le coup de foudre sur la plupart des morceaux. Aujourd'hui le CD orne mon salon...
J'ai donc commis un crime, certes (!), mais posez vous donc la question de savoir à qui profite ce crime.
Dans certains cas je suis même allé plus loin : suite à une excellente critique sur Xsilence je m'étais penché sur ce groupe dont je n'avais jamais entendu parlé : Broken Social Scene. Leur album éponyme, que je venais de télécharger m'ayant totalement scotché, j'ai petit à petit acheté tout leurs albums et je suis même passé les voir à l'Elysée Montmartre l'année dernière. J'ai profité de cette découverte pour éplucher leur (superbe) label Arts & CraftThe Most Serene Republic, Stars, Metric, Jason Collett...
grace auquel j'ai par la suite découvert
Autrement dit, l'album téléchargé a ouvert la voie à au moins 6 achats légaux (dont l'album initialement téléchargé) plus 2 places de concert plus buzz auprès de potes qui sont venus avec moi. Rentable le téléchargement non ?
D'autres exemples ? Do May Say Think (1 téléchargement pour 5 albums + 2 places de concert), Murcof (6 albums + 4 places de concert...) L'artiste est-il vraiment lésé dans ces cas là ? Il est où le vol ?
C. Albanel au rapport !! Quand vous aurez terminé de nous expliquer que le firewall d’open-office est une solution gratuite fiable, merci de me dire en quoi mes téléchargements ont menacé la diversité culturelle de qui que ce soit ? De quelle diversité culturelle parle-t-on ?
Est-ce le fait de choisir ce que je veux écouter qui pose un problème ?
En quoi ne pas acheter ce que je n'aime pas est-il un risque pour l'industrie du disque ?
De quoi ont peur les majors ?
Mon activité de piratage rendrait-elle leurs opérations marketing inefficaces ?
Que je puisse avoir le recul de choisir ce que je veux écouter parmi ce que l'on cherche à me vendre est-il tant un problème ?
Car oui, j'ai téléchargé des choses que je n'ai par la suite pas acheté (les albums de Mars Volta ennuyeux depuis Frances The Mute, ceux de Will-je tombe dans la facilité-Oldham, l'electro-accoustique abscon de Jim O'Rourke...). J'ai pas envie de me faire arnaquer, c'est normal !Est-ce le fait de choisir ce que je veux écouter qui pose un problème ?
En quoi ne pas acheter ce que je n'aime pas est-il un risque pour l'industrie du disque ?
De quoi ont peur les majors ?
Mon activité de piratage rendrait-elle leurs opérations marketing inefficaces ?
Que je puisse avoir le recul de choisir ce que je veux écouter parmi ce que l'on cherche à me vendre est-il tant un problème ?
Et puis rassurez vous, cela ne m'empêche pas du tout d'encore acheter les yeux fermés (Luke Temple, The Streets, Radiohead, qui ont su gagné ma confiance de par la qualité de chacun de leurs albums...) et ne m'empêchera pas d'acheter le prochain Richard Swift Atlantic Ocean qui sort en mai 2009, oui lui aussi je l'ai déjà téléchargé et c'est d'ailleurs être une véritable tuerie !!!!
Me criminaliser (bouhhh méchant pirate que je suis !!!) pour que je sois obligé de trier à posteriori (une fois l'argent perdu, donc) les albums que je n'aime pas... non merci !!
Je vais vous faire une confidence : c'est avec un certain effroi que je me rend compte que sans le net je ne fréquenterai aucune salle de concert, aucun bar associatif et n'acheterai plus aucun CD. Les webzines et autres blogs sont mon unique source de découverte musicale depuis bientôt 4 ans (je n'ai ni radio ni télé depuis plus de trois ans), autrement dit, sans cet échange (et non le partage) au sens premier du terme (de main à main directement avec mes potes ou via le net), plus de dépenses musicales...
Bien entendu, je ne prétends faire de mon cas une généralité, mais en criminalisant les comportements comme le mien vous criminalisez une partie de la population extrêmement consommatrice en produits culturels utilisant des canaux différents de l'obsolescence de ceux des majors.
M'écarter du chemin de la légalité pour finalement me fournir légalement auprès de labels indépendants ou d'artistes mineurs est-il vraiment une menace pour la diversité culturelle ?
Je déclare que je suis l’un d’entre-eux.
Je déclare avoir consommé, remixé ou diffusé des œuvres culturelles.
Alors, pour eux je suis un pirate.
Je déclare avoir consommé, remixé ou diffusé des œuvres culturelles.
Alors, pour eux je suis un pirate.
Pirates se congratulant de nuire à la diversité culturelle...